Chapitre 37 : Célébrations

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Par messagerie, Paris, 2012

— Tu pourras me débriefer de la réunion demain ?

— Pourquoi, tu as prévu de tomber malade ?

— Ahaha, pas tout à fait ! Mais j’ai en effet prévu de ne pas venir ! C’est le nouvel an chinois. Je vais passer la journée avec la famille pour les festivités.

— Ah sympa ! Tu te fais 2 « nouvel an » par an. Pratique ! T’es Chinoise quand ça t’arrange toi !

— T’as tout compris ! Et encore, je ne t’ai pas parlé du nouvel an cambodgien !

— Veinarde ! Tu reçois des cadeaux à chaque fois ?

— Non, mais en revanche, je dois poser un jour de congé à chaque fois !

* * *

Il y a des avantages bien tangibles à la multi-culturalité, comme celui de démultiplier les festivités. Tout au long de mon calendrier, les cérémonies chinoises et les fêtes cambodgiennes viennent s'ajouter aux commémorations françaises et aux célébrations chrétiennes. Mon année est rythmée de dates clés, parfumée chacune de ses originales saveurs. En février, vient le nouvel an chinois et ses nouilles de longévité. En avril, le nouvel an cambodgien et ses brochettes grillées. En octobre, la fête de la lune, ses gâteaux éponymes et son thé parfumé. Les délices courent le long des mois pour les ponctuer de gourmandises et font ressurgir parmi les familles immigrées l'insouciance des jours d'enfance.

Chacun des rendez-vous offre aux communautés la chance de ranimer leurs traditions, aux familles de renouer avec leurs racines. Les costumes, la musique et les délicats mets viennent en renfort des héritages oubliés. Le temps d’une fête, l'opportunité est donnée de retrouver ce qui d’habitude est trop souvent délaissé et de célébrer ses appartenances dans le plaisir du moment présent, plutôt que dans la douleur des souvenirs passés.

Par la joie qu’elles véhiculent, ces fêtes rendent visibles les éclats de culture aux yeux de celles et ceux curieux de les découvrir. Les démonstrations publiques qui les accompagnent (festivals, concerts, dégustations...) s'affichent comme autant d'espaces d’échanges et de rencontres pour que les rituels, traditionnellement confinés à la sphère privée, puissent se manifester auprès d’une plus large audience. Le nouvel an lunaire, qui chaque février enchante par son défilé les rues du 13e arrondissement, l'illustre d'ailleurs tout à fait.

Les festivités laissent entrevoir à des milliers de promeneurs, certaines des plus anciennes traditions chinoises. La mélodie rythmée des tambours fait danser les dragons protecteurs, tandis que le son assourdissant des pétards fait fuir les esprits malveillants. Les odeurs d'encens se mélangent aux effluves de rôtisserie laquée, les rires d'enfants aux musiques d'antan. La salade avalée et aussitôt recrachée par les lions de papier jette un bon présage sur les échoppes des commerçants. Les enveloppes rouges sont généreusement distribuées pour faire advenir chance et prospérité; les repas joyeusement partagés pour souder la communauté, et les divinités invoquées pour garantir bonne santé.

Parce qu'elles soulignent ce que les héritages comportent de meilleur, tant sur un plan artistique que symbolique, les fêtes sont dotées d'un formidable potentiel de lien. À l’encontre de la sourde neutralité à laquelle l’assimilation tend à appeler, ces célébrations placent le multiculturalisme sous le signe de l’inclusion et du partage, permettant à chacun de s’enrichir des différences de l’autre.

Promouvoir ses héritages, à travers la joie, le plaisir et l’émerveillement, plutôt que dans la revendication, la défense et la confrontation. Faire ensemble la fête. Remettre l’ouverture au premier plan. Célébrer la diversité en France, comme la France dans sa diversité. Réconcilier dans ces moments d’allégresse toutes les facettes d’une identité composée. Les réconcilier au quotidien. Chaque jour - férié ou non. Chaque jour - un peu plus.

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Zhe Ling / 薛之琳

32 ans. 3 cultures. 2 nationalités. 1 recueil. Sa vie est à l’image de ces chroniques. Bâtarde et en cours de réalisation.
À propos de l’autrice