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Au café, Paris, 2014
— Ça a l’air de te faire un bien fou tous ces stages. On dirait que tu t’es retrouvée.
— Retrouvée, je ne sais pas, mais j’ai l’impression de pouvoir être moi-même là-bas. Je crois que c’est ça qui fait que je m’y sens bien. C’est à la fois reposant et enthousiasmant !
— Tout est une question d’entourage. Il suffit de s’entourer des bonnes personnes. De celles avec qui tu te sens libre.
— C’est clair ! À la fin de la journée, il n’y a que ça qui compte après tout. La qualité des interactions que tu as eues avec les gens et comment ça a pu te nourrir.
— D’où l’importance de bien choisir tes communautés.
— À moins que ce soient les communautés qui te choisissent !
— Qui sait ?
Le pendant de la question identitaire n’est ni plus, ni moins que celle de sa place. Qui sont les miens ? Où sont-ils ? Quelle est ma maison ? Où aller ? Si ces questions sont fondamentales, c’est qu’elles répondent à un besoin plus primordial que celui de se définir soi : le besoin d’appartenir. Parce qu’il est essentiellement social, l’être humain puise sa plénitude dans ses interactions avec ses pairs - à condition bien sûr qu’elles puissent se revendiquer authentiques et sincères.
L’enjeu est d’être avec l’autre, tout en pouvant rester soi. Aussi partielles et évolutives soient-elles, les réponses aux questions identitaires nous dirigent vers les environnements qui n’exigent pas que l’on trahisse notre nature. Sous cette perspective, savoir qui l’on est n'est pas tant une fin en soi, qu'un moyen de trouver juste place.
Sa place, c’est ce point de rencontre entre tous nos cercles d’appartenances. Tous ceux qui nous sont spontanément connus - la famille, l’ethnie, la ville, le pays, la religion, la profession,... Et tous ceux qui le sont moins , ceux construits autour de nos rêves, de nos envies, de nos inclinaisons, de nos causes, de nos combats, de nos joies et de nos peines. Chacun nous définit en partie, sans jamais complètement nous saisir. Tout au long de notre chemin, nous nous efforcerons de côtoyer, rallier, quitter, rejoindre, s’éloigner, flirter avec ces différents cercles, tâtonnant à travers les expériences, pour aller vers un peu plus de justesse.
Ces cercles, ce sont nos communautés, celles avec qui nous partageons nos valeurs, nos visions, nos élans de vie, nos coeurs. Celles qui transcendent notre passé, nous enracinent dans le présent et bâtissent notre futur. Celles que l’on fait vivre, évoluer et parfois coïncider. À chaque déroute, rechercher des pairs, ressentir la résonnance dans leurs partages, éprouver le sentiment d’ancrage. Se sentir pleinement soi. Repartir vers l’exploration. Tels sont peut-être les plus beaux cadeaux de notre quête. L’identité n’est plus ce secret qu’il nous faut découvrir individuellement, mais plutôt ce chemin qu’il nous faut construire communément. Posons chaque pierre. Avançons pas à pas. Progressivement. Sereinement. Et petit à petit, se dessinera notre danse.
Découvrez “Tout Ce Que Nous Sommes”, la version papier du blog “Enfant d’Immigrés”, assortie des magnifiques illustrations de la talentueuse Marine Barbaud.
Le livre est vendu à 29€ TTC – pour le commander, envoyez un mail à toutcequenoussommes@gmail.com en précisant le nombre d'exemplaires souhaités et le mode de livraison !
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